La Nation Dangereuse selon Robert Kagan

Robert Kagan un penseur néo-conservateur passionné par la politique exterieure des Etats-Unis. Il écrit une histoire de la politique exterieure des Etats-Unis du 17e siecle à 1941 en deux tommes publiés en 2006 et 2023. Nous revoyons ici le premier: La Nation Dangeureuse.

Contrairement à ses articles d'opinion sur les affaires courantes où il se prononce pour l'usage de la force, ce livre présente l'histoire de la politique étrangères Etats-Unis de manière plus neutre.

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En 1817, Adams écrit de la diplomatie Européenne que "le sentiment universel en Europe qui assiste à la croissance gigantesque de notre population et de notre puissance, et que nous devrions, unis, devnir un membre dangereux de la société des nations. Ils esperent donc avec confiance que nous ne resterons pas longtemps unis. Que bien avant d'avoir atteint la force de la maturité nationalle, notre union sera dissolue et que nous serons partitionés en deux ou plus nations en opposition les unes aux autres."

Les premiers impérialistes

  • Le projet initial est puritain. Se regrouper en Nouvelle Angleterre pour mieux reconquérir l'Europe. Les calvinistes n'arrivent pas à retenir leurs fidèles, trop de territoires et d'opportunités.
  • Boston devient marchande plus que religieuse. Le Grand Réveil du début du 18e est une faillite complète, la crainte de Dieu est remplacée par le Déisme. C'est un rêve d'opportunité et d'expansionnisme agressif qui portait les Anglais en Nouvelle-Angleterre et non plus de cité sur la colline (Matthieu 5:14) et d'isolationnisme puritain.
  • Les guerres indiennes débutent, les colons ne se voient pas comme des agresseurs, mais simplement cherchant la fortune et éliminant les menaces. L'expansion est la réalisation de la destinée Anglo-saxonne qui mène l'humanité vers le futur
  • L'expansion vers les territoires Français et Espagnol conduisent la colonie américaine à une guerre mondiale en 1750 et à la guerre d'indépendance 20 ans plus tard.
  • L'Angleterre interdit aux colons de s’étendre, mais Washington tente d'établir un fort en Ohio. Il se fait capturer peu après avoir massacré des français. 
  • Les conquêtes lors de guerres sont rendues aux français, mais 1750, Québec conquise par des colons enthousiastes, doit-elle être rendue à la France ? Burke disait que seuls des sauvages voudraient la sécurité absolue, Benjamin Franklin explique que cela permettra une croissance de l'empire Britannique. Le Canada devient Anglais.
  • Six ans plus tard, lorsque l'Angleterre veut collecter des taxes pour payer les frais de la guerre coloniale, Franklin expliquera que les colons n'avaient fait que participer à une guerre européenne qui n’était pas la leur, et ne doivent pas payer. L'Angleterre tente d'imposer de ne pas dépasser une ligne entre les lacs et la Floride, "pour ne pas provoquer les Indiens".
  • La population double tous les 25 ans, tous prévoient que la force des États-Unis dépassera celle de la Grande-Bretagne d'ici moins de 100 ans. En 1770, Jefferson pense que l’indépendance sera inévitable.
  • Les Américains veulent construire l'empire de la liberté. Ils pensent que c'est la vraie destinée de l'empire Britannique qui est dévoyé s'il entend rester centre sur la Grande-Bretagne.

Révolution et Universalisme

  • Les colons Américains n'allaient pas se contenter d'un second-rôle 
  • Ils invoquent l'universalisme des droits. Les droits ne leur sont pas conférés par quelques anciennes lois inscrites sur des parchemins poussiéreux, mais par les rayons de l'astre du jour qui confèrent de tels droits à tout homme.
  • Le problème de l'esclavage devient apparent sitôt que les américains choisissent l'universalisme comme justification symbolique de leur État.
  • La politique extérieure est dès le début une question, ainsi que le prosélytisme démocratique.
  • Ambassadeur de Venise en France : si les États-Unis restent unis, il est raisonnable de s'attendre à ce qu'ils deviennent la puissance la plus formidable du monde.
  • Thomas Paine : Sens Commun est un des pamphlets les plus influents promettant un avenir paisible. Pourtant, la diplomatie secrète est une spécialité du gouvernement américain. Ils jouent l'équilibre des puissances et la compétition de l'Espagne, l'Angleterre et la France
  • Si l'alliance avec la France implique peu d'obligations pour les États-Unis hormis de ne pas s'allier à la Grande-Bretagne, les Américains n'hésitent pas à violer cet accord pour un accord anglais qui leur offre plus de territoire.
  • Les américains reçoivent beaucoup de territoire lors de leur indépendance, mais sont très faibles pendant 20 ans.
  • Le débat sur le fédéralisme correspond surtout à une tension nord-sud concernant la politique intérieure, la question de l'esclavage. Les États du sud se rallient au nord pour des raisons de sécurité face aux menaces des puissances Européennes.

Libéralisme et Expansion

  • Le traité de Jay-Gardoqui avec l'Espagne, offrant une navigation exclusive du Mississippi, cause l'indignation des colons du Kentucky, la polémique empêche presque la ratification de la constitution. Il n'est finalement pas ratifié.
  • L'expansion est une affaire de politique extérieure, et pourtant le gouvernement ne fait jamais de plans explicites. Il insiste sur son incapacité à contrôler ses colons.
  • Le cadre légal qui permet l'incorporation des nouveaux territoires à l'union, et leur droit de vote, garanti que les colons seront toujours représentés et ne pourront pas être arrêté par leur gouvernement. Le moteur de l'expansion est décentralisé, c'est l'intérêt privé que le gouvernement se doit de soutenir étant donné leur représentation.
  • Le gouvernement américain ne considéré pas les indiens comme un obstacle réel. Si l'Espagne a encore une flotte et une armée capable de vaincre celle de l'État Américain, elle ne le fera pas. Les Américains jouent les puissances européennes les unes contre les autres et espèrent qu'ils peuvent prendre les possessions espagnoles avant que des puissances plus vigoureuses, comme les Français ou les Anglais, ne le fassent. 
  • Les pères fondateurs sont universalistes et proclament respecter le droit de propriété de tous. L'esclavage tout comme l'expropriation des nations indiennes leur parait indéfendable d'un point de vue moral. Des justifications alternatives Lockéennes de colonisation de territoires vierges et de bonne gestion des territoires sont plus conformes aux intérêts des colons. Mais il y a toujours une tension entre les principes universalistes qui sous-tendent les droits des américains à l'indépendance et à la souveraineté et l'intérêt des colons qui tend à subjuguer et conquérir. Les pères fondateurs pensent que l'expropriation des indiens seraient un péché qui entacherait la réputation de la nation. Le projet d'acculturation de renaissance Cherokee sera mis en place en 1790, puis complètement démantelé sous Jackson.
  • Formellement, les relations avec les nations indiennes sont considérées comme des relations étrangères, et les traités avec elles ont la même force légale que les traites avec les nations européennes. Les américains appliquent un double standard qu'ils transposeront lorsqu'il s'agira de négocier avec des États moins puissants et moins développés entre 1880 et 1930.
  • Après la guerre d'indépendance, les combattants et aventuriers se lancent dans le commerce transocéanique avec un abandon qui dénote plus une recherche qu'une aversion au risque.
  • Stephen Girard monte une fortune de 7 millions grâce au commerce avec la Chine, avec des navires nommés Rousseau, Voltaire, Montesquieu et Helvetius. Le ginseng avec les fourrures et les métaux précieux est un des imports prisés par les chinois.
  • La marine royale britannique ne défend plus les navires américains après 1783. Les deys d'Alger et de Tripoli, nominalement dépendants de la Porte font de la piraterie et de l'esclavage des américains un fonds de commerce. Les États-Unis payent des rançons qui ne font qu'augmenter et Jefferson fini par monter son projet de flotte méditerranée, avec le support du Danemark, de la Suède, et d'autres petits États méditerranéens.
  • On notera la première tentative de coup d'État militaire approu9vée par le département d'État - dans le cadre d'une guerre juste - pour remplacer le dey de Tripoli par son frère. 
  • Ou qu'ils regardent dans le monde, les américains voyaient plus d'opportunité. Joel Barlow se demandait ce qu'il adviendrait si les algériens et les hindous se débarrassaient du joug du despotisme.

La fin du second terme de Washington et au delà

  • Jefferson (secrétaire d'État) et Hamilton (secrétaire à la trésorerie) ont souvent des vues opposées.
  • Pour Hamilton et les Fédéralistes, il faut s'allier avec l'Angleterre pour des raisons de culture et de tempérament similaires. Pour Jefferson et les Républicains, il faut s'allier avec la France, qui est l'autre pays universaliste.
  • L'Amérique est alliée avec la France, mais elle finit en quasi-guerre avec elle. Bénéficiant de l'aide des bases navales britanniques en Martinique (qui ne devient française qu'en 1815) et en Jamaïque.
  • L'Amérique ne se sent sûre face à la France qu'après la destruction de la flotte d'Égypte en 1798 par Nelson.
  • Hamilton voulait monter une armée américaine pour attaquer la Louisiane et la Floride des Espagnols après leur alliance à la France, qu'ils conserveraient après une révolution en Amérique latine proposée par le Vénézuélien Francisco de Miranda avec l'aide de la Flotte britannique et des troupes américaines.
  • Ce plan semblait bien aventureux à Jefferson, qui préférait signer un accord de paix et ne voulait donner à Hamilton, qui se voyait déjà libérateur de l'Amérique du Sud, un rôle héroïque.
  • On voit dans le texte d'Adieu du président Washington, une anticipation de la grandeur du pays, et de sa capacité à devenir un acteur majeur en Amérique et dans l'Atlantique Nord. 

La Conquête Pacifique (1800-1823)

  • La Louisiane est colonisée par les Américains. Le gouverneur espagnol voit que ses invites américains sont incontrôlables et dangereux. Ceux qui s'installent en Nouvelle-Orléans prennent très mal le transfert de souveraineté de l'Espagne vers la France Napoléonienne comme s'ils considéraient déjà la victoire sur une puissance en déclin acquise. 
  • Ce n'est que sous une menace couverte de guerre que Napoléon décide de vendre la Louisiane aux États-Unis, doublant leur territoire. À peine leur territoire doublé, Adams redouble d'appétit.
  • Les Americains se félicitent que la Louisianne a été obtenu par des moyens paisibles, mais c'est par l'inlassable violence des colons américains contre les Indiens et à cause de la menace de guerre lointaine que Napoléon se résoud à cette vente.
  • John Quincy Adams désire la conquête de la Floride et les territoires espagnols au-delà de la Louisiane. Il envoie Andrew Jackson combattre les Séminoles, mais il s'agit bien de prendre le contrôle de l'une des deux Florides.
  • Cuba et Puerto-Rico leur semble aussi naturellement leur être due.
  • Le nationalisme américains se developpe, et avec la paix de 1815, la quasi-unanimité se fait pour un budget militaire et de marine de guerre pour "défendre l'honneur" de la nation.
  • Seuls John Taylor de Caroline et John Randolph de Virginie s'oppose à ces budgets militaires de "guerre metaphysique", qu'ils voient présager un gouvernement centralisé et liberticide. En  dehors de ces vieux republicains, tous se veulent des hommes des progres
  • Un deuxieme éveil religieux voit des missionaires qui considerent foi, liberté et prosperité comme liée, ainsi que des mouvements anti-esclavagiste et de de prohibition de l'alcool.

Un Monde de Monarchies Absolues

  • l'Autriche de Metternich et la Russie d'Alexandre en remis en place une dynastie Bourbon en France. C'est la Sainte-Alliance. La légitimité est de droit divin, au dépit des Américains et des Anglais.
  • L'envoi de troupe par la France en Espagne pour éteindre la sédition libérale de 1820-1823 et rétablir le pouvoir absolu du roi Bourbon est une période critique pour l'Amérique. 
  • L'Angleterre considere que son régime  depuis la "glorieuse révolution" est légitimée par le droit des peuples, se voit menacée par la Sainte-Alliance. Elle est prete à s'allier aux Etats-Unis dans une déclaration qu'aucune puissance Européenne ne puisse installer une monarchie sur les continents américains. 
  • C'est accord est négocié avec enthousiasme, il sera suivi en demandant que l'Angleterre condamne l'expédition Francaise en Espagne, et reconnaissent la république promulguée par l'insurrection Greque. Cet Accord interdirait l'expansion des Etats-Unis vers le Texas et Puerto-Rico, finalement, John Quincy Adams ne le ratifie pas.
  • Les Etats-Unis hésitent à reconnaitre l'indépendance Argentine en 1816, le capital social des pays cathologique leur semble insuffisant pour permettre un gouvernement républicain. Malgré cela, il décide quelques annees plus tard de reconnaitre les gouvernement sud-américains, et en 1823 ils sont suffisament puissant pour énoncer la doctrine Monroe.
  • La Sainte-Alliance avec Metternich et Chateaubriand, veulent installer un Bourbon en Amérique Latine. Monroe veut installer des republiques en Ameriques Latines. La Grande-Bretagne avec Canning presse pour des monarchies constitutionelles: Bolivar craint que le systeme republicains ne soit pas stable etant donne l'Albocratie et la composition raciale majoriatiement basannée des pays et favorise les Anglais, qui ont une flotte importante et moins de pouvoir. 
  • Monroe adoucit son propos sur la Grece parce que Adams lui suggere que s'il promeut des ingérences Américaines greques en Europe, pour installer un régime amical, l'Europe pourrait justifier ses ingérences en Amérique Latine avec le même but.
  • Malgre cela, le discours américains est idéologique. William Harrison envoyé en ambassade a Bogota se fait renvoyer pour sédition. Selon Henry Clay, si la population du Pérou est mal-équipée pour avoir un "gouvernement libre", un systeme représentatif doit y triompher éventuellement. 

La Politique Etrangere de l'Esclavage

  • Si les Etats-Unis n'implémentent pas leur politique étrangere libérale entre 1823 et 1860, c'est qu'ils sont divisés par la question de l'esclavage.
  • Les pere fondateurs sont unis sur la question de l'esclavage. Ils interdisent l'importation de nouveaux esclaves et esperent que la population noire diminuera progressivement. Cette population passse par reproduction naturelle de centaines de milliers à plusieurs millions.
  • La culture du coton augmente la rentabilité de l'esclavage dans le sud. Les esclaves sont vendus "down river", ce qui contribue à un nord sans esclaves, et un sud avec des plantation avec une large population.
  • Si Andrew Jackson est envoyé se battre contre les Anglais et les Indiens en Floride en 1812, l'un de ses premier objectif est "Fort Negro", un fort construit par les anglais pour abriter des esclaves noirs afranchis ou fugitifs. Les Etats du sud ne peuvent tolérer un Etat libre pour les noirs sur le continent.
  • Les Etats-Unis aident Toussaint L'Ouverture, puis cessent de l'aider et ne reconnaissent pas Haiti parce que les Etats du Sud ne peuvent pas tolérer l'exemple d'esclaves noirs libres.
  • La suppression des révoltes est vue comme une question de survie. Lors d'une révolte d'esclave dans le Sud qui ne dure que 48h, des femmes et des bébés de planteurs sont décapités.
  • Le Sud se sépare peu à peu des Yankee culturellement, le gentleman du Sud se voit comme un homme de parole, de valeurs plus nobles. Le travail est vil et asservi. Alexis de Tocqueville trouve le contraste entre l'Ohio et le Kentucky saisissant. L'Ohio étant bien mieux entretenu.
  • L'incorporation du Missouri ne satisfait aucune des deux parties. Les Etats du Sud voient la question de l'esclavage mise au vote fédéral qui'ils perdent et s'opposent à toute centralisation nationale. S'ils ne peuvent s'étendre au Nord, ils veulent s'étendre à l'Ouest ou prendre Cuba.
  • John Quincy Adams et Clay sont opposés à l'esclavage. Cela pousse Adams à ne demander que des territoires au Nord comme l'Oregon et à ne pas demander le Texas lors de négotiations avec l'Espagne.
  • L'Angleterre sous le ministre Palmerston devient anti-esclavagiste et interdit le commerce d'esclaves en 1830. Les Anglais proclament - pour des raisons humanitaires - le droit d'araisoner et d'aborder tout les navires. Les Etats-Unis résistent à cela, et de nombreux marchand d'esclaves brésiliens ou Cubains utilisent le drapeau américain.
  • Les pays d'Amérique Latine abolissent l'esclavage, le Mexique notament l'aboli en 1827, ce qui cause la sécession du Texas en 1836. Celui-ci est encouragé par les Britanniques qui proposent un prêt pour le dédomagement des propriétaires d'esclaves pour inciter à l'abolition.
  • Alors que les abolitionistes Adams et Van Buren évitaient l'annexation du Texas, John Tyler et Polk passeront cette mesure pour eviter la prise de pouvoir par les britanniques.

Destinée Manifeste et Au-dela de l'intérêt national

    • La politique d'extention des Etats-Unis est marquée par la question de l'esclavage. La Californie rejoint les Etats-Unis avec un choix, mais grosse déception pour les démocrates du Sud, elle choisi la liberté.
    • De même, le Kansas peut choisir entre esclavage et population libre, et malgré l'activisme du Sud, la pression demographique du Nord, et donc, la Liberté gagne.
    • Alors que les Etats-Unis s'étendent à l'Est, ce que les démocrates du sud imaginent etre un projet qui unifie la nation, la nation se polarise sur la question de l'esclavage, qui devient toxique pour les démocrates du Nord.
    • Les Etats-Unis sont devenu l'Etat avec la population d'esclaves la plus importante du monde, suivie par le Brésil et Cuba. Les esclavagistes veulent prendre Cuba, ou l'acheter à l'Espagne pour augmenter leur pouvoir.
    • Lincoln apres son élection s'oppose à la clause "Hereafter" du compromis de Crittenden. Il accepte un compromis sur des lois pour ramener les esclaves fugitifs au sud, mais il veut une limitation territoriale et économique de l'esclavage. La clause de Crittenden pouvait eviter la sécession, mais elle allait entrainer l'élargissement au Sud des Etats-Unis.
    • Lincoln, comme John Quincy Adams préfere la guerre civile à laisser le projet liberal de Jefferson se transformer en empire esclavagiste.
    • les Whigs sont conservateur et tentent, en empechant l'expansion territoriale, d'empecher la question de l'esclavage de refaire surface. 
    • Le parti républicain est créé par Lincoln pour pousser les principes libéraux qu'il pense plus important que l'intérêt commercial américain. 

    Guerre et Progres

    • Jefferson Davis président des confédérés: "nous ne nous battons pas pour des droits chimériques, nous sommes conservateurs". L'agenda de la guerre civile est un agenda idéologique "progressiste".
    • L'Etat se centralise, avec une armée, un impot sur le revenu, une banque fédérale se créent, des projets scientifiqques de triangulation et de cartographie ont un budget fédéral.
    • Le nord se cabre idéologiquement contre la formation d'un Etat esclavagiste au Sud. Au "péché originel" (l'esclavage) dans la constitution se substitue une destruction du principe de subsidiarité et du droit des peuples à l'autodétermination.
    • Les Etats-Unis apprennent à justifier l'ingérence pour amener un ordre politique similaire au leur.
    • Charles Sumner est un abolitioniste influent apres la guerre civile qui empechera l'extention des Etats-Unis dans les Caraibes. Notamment lorsque St Domingue déclare vouloir se rallier aux Etats-Unis. 
    • Les Etats-Unis sont pro-Russe pendant la guerre de sécession qui voit la flotte Russe mouiller dans le port de New York, pour se mettre à l'abri des Anglais et des Francais. Ils voient Alexandre II qui abolit le servage deux ans avant l'abolition de l'esclavage aux Etats-Unis comme un précurseur. Mais la communauté juive fortunée américaine est choquée de voir débarquer dans les annee 1870 des Russes juifs misérables à la suite de Pogroms. La situation se crispe sous Alexandre III et le consulat Russe aux Etats-Unis interview les Americains désirant se rendre en Russie pour déterminer qu'ils ne sont pas juifs.
    • L'Allemagne est préferée à la France en 1871, et sa victoire est célébrée, mais rapidement, le Kaiser est traité de despote. Notament lorsque les Etats-Unis et l'Allemagne se disputent Samoa.
    • Les Etats-Unis pensent que la Chine est un pays inférieur en raison de son immobilisme, et voient d'un oeil plus favorable le Japon, qui est "progressiste". La victoire du Japon contre la Russie en 1904 est celébrée par les Americains. Les massacres de Port Arthur ne sont pas relevés. Les Etats-Unis développeront un sens critique à l'encontre du Japon quand il devient plus puissant et quand son développement menace les intérets des Etats-Unis.
    • Les théories de Charles Darwin peu compatibles avec une vision statique du monde cedent la place à un déterminisme historique. Pour les Americains, les Etats-Unis sont la nation la plus avancée.
    • Il y a racisme contre les hommes de couleurs, mais aussi le racisme Spencerien qui distingue les races teutonique, slaviques et latines inférieures, et l'idée que certaines races auraient besoin d'évoluer avant de pouvoir bénéficier d'un gouvernement démocratique. 
    • Des lynchages de noirs dans le sud et de Chinois en Californie sont courant. L'institutionalisation du racisme se fait en même temps que les Etats-Unis lance un discours universaliste et démocratique. 
    • La politique exterieure américaine se préoccupe de voir disparaitre les despotisme et de voir des régimes similaires dans les autres pays. Le racisme n'est pas une idéologie essentielle à ce développement, c'est souvent un frein, qui est parfois utilisé comme un outil pour déconsidérer une nation aux intérets opposés.

    De la puissance à l'Ambition, de l'ambition à la puissance

    • Cuba devient l'objet constant de l'aide d'américains qui utilisent d'anciens navire de contournement de blocus pour livrer des armes aux rebelles cubain et les libérer de l'Espagne. Lorsque les passeurs du Virginius sont capturés et exécutes, cela enrage l'opinion publique Americaine.
    • Le Chili entre en guerre avec le Pérou et la Bolivie. Alors que les Etats-Unis protestent, leur menace n'est qu'une conférence de plus. La Bolivie perd son port et son acces à la mer. Le Pérou perd ses meilleurs territoires
    • Les Etats-Unis entendent imposer au Mexique les repects des autres pays. On voit des guerres entre les regions de la FRCA (Nicaragua, Costa-Rica) et la Colombie jusqu'a ce que les intérets américains séparent en 1903 la région de Panama de la Colombie.
    • Si Leceps et les francais apres le canal de Suez veulent faire un canal à Panama, les Etats-Unis ne s'interessent aucunement d'en construire un, mais se preoccupent de savoir qu'ils en auront le controle.
    • Des marchand blancs s'intallent Hawai et reclament une meilleure gouvernance, un parlement qui leur est favorable. La reine de Hawai sera deposee conformement aux souhait de l'elite americaine locale.
    • Apres avoir été refusé d'acces à un port Coréen, les canonieres Américaines chargées d'une mission d'ouverture de relation diplomatiques et commerciale font feu et détruisent le fort qui leur resiste. Apres quoi un massacre de soldat Coréens s'ensuit. Le roi de Corée decide d'ouvrir le pays pour avoir acces à un armement moderne.
    • La Corée signe un accord diplomatique ou les Etats-Unis et la Corée se promettent de bonnes relation et de "bons offices". Dix ans plus tard, le president Cleveland envoit des navires de guerres pour aider la Coree, sans aucun intérêt commercial pour les Etats-Unis
    • Les Allemands prennent le controle de Samoa qu'ils paratageaient avec Américains et Brittaniques. L'opinion veut la guerre, le president ne préfere pas la risquer en 1889, pensant que New York pourrait se faire piloner par les Allemands.
    • A partir de 1880, la théorie Mahanienne vient fournir des débouchés aux l'acieries de Carnegie. Des bateaux de plus en plus couteux sont produit, rivalisant avec les meilleurs navire britanniques.
    • Alors que le pays est en paix, il se lance dans la course aux armements.
    Moralité et Hégémonie
    • Le président Cleveland de 1880-1884 est un des derniers démocrates conservateurs, voulant un gouvernement limité et une politique étrangere neutre.
    • Une dispute entre la Grande-Bretagne et le Venezuela concernant la frontiere de la Guyane est l'occasion d'une agitation politique des Républicains. Les Démocrates conservateurs perdent leur mandats et sont remplacés par des hommes de progres plus populistes. 
    • Ayant promis ses bons offices, le secrétaire d'Etat Olney exprime dans une missive au Britaniques les limites de la doctrine Monroe. Lord Salisbury s'etonne de voir Olney degainer le fusil à elephant dans cette mince affaire, et éviscere le discours unilatéreal américain, ce qui approche les deux parties de la guerre.
    • Finalement l'Angleterre accepte la médiation, un russe acheté par les britanniques délibere en faveur de la Guyane. Alors que les conservateurs jusqu'ici voulaient répudier la doctrine Monroe, c'est en voulant la limiter que Cleveland la durcit, et réduit encore la fenetre d'overton.
    • Le ministre Balfour du gouvernement suivant expliquera qu'il est impensable que des peuples de langues anglaise se fassent une guerre fratricide. Il proposera que la doctrine Monroe soit ennoncée comme une loi internationale, ce que les Etats-Unis se refusent à faire, preferrant l'ambiguité. Les pays d'Amérique latine sont furieux de ce que les Anglais et les Etats-Unis décident du vasselage de la région sans les consulter.
    • Une nouvelle insurrection à Cuba s'envenime. L'Espagne n'a aucune intention d'accorder l'autonomie. Des rebelles independantistes brulent les cultures et punissent le travail et l'activite economique par la mort. Le gouverneur juge trop conciliant est remplacé par une homme plus dur. Il n'a pas assez de soldat pour couvrir toute l'ile, et doit déplacer la population locale. Il prévoit une catastrophe humanitaire, n'ayant pas de quoi les nourrir, mais s'engage tout de même dans une politique de terre brulée et de concentration de la population.
    • Cleveland ne veut pas s'impliquer dans cette affaire, n'y voyant aucun intérêt pour la nation. Les Républicains s'agitent pour l'honneur du pays. Des Démocrates populistes s'y mettent également, alors que le monde des affaire fait pression pour éviter l'interference avec l'Espagne et la guerre.
    • Quand le Républicain McKinley est elu, les Républicains deviennent immediatement non-interventionistes alors que les Démocrates poussent à l'intervention. 
    • McKinley envoie William Calhoun à Cuba faire un rapport. Les conclusions sont 1) l'Espagne ne peut pas gagner rapidement, et une catastrophe humanitaire s'ensuivra si l'on intervient pas, 2) les rebelles n'accepteront pas la solution d'autonomie préferée par McKinley et Cleveland, 3) l'Indépendance de Cuba serait une catastrophe pour la population Cubaine, qui sont incapables d'organiser gouvernement civilisé.
    • La junte cubaine s'est installe à New York et fournit à la presse populaire des rapports pro-indépendance. Le ton monte entre Washington et Madrid alors que la situation humanitaire empire. Ils dépechent l'USS Maine pour protéger les americains dans le port de la Havane. Celui-ci est détruit par une explosion dont on ne connait pas l'origine.
    • McKinley risque d'etre dépassé par le congres qui est plus belliqueux que lui. Il demande enfin au congres l'autorisation d'intervenir par la force. Le congres l'autorise et reconnait l'independance de Cuba.
    • Il n'y a aucun intérêt national à cette guerre. Il s'agit d'un cas d'un impératif humanitaire de la puissance: potuit ergo debuit. 
    • Les gouvernements et l'opinion publique Europeenne ne voient qu'une ingérence americaine et ne relaient pas d'urgence humanitaire dans cette affaire.

    Conclusion

    La prépondérance des Etats-Unis était anticipée par son gouvernement et les puissances européennes au 18eme siecle. Georges Washington joue habilement les puissances européennes les unes contre les autres. Il conduit d'abord des attaques contre les forts francais dans l'Ohio, puis dix ans plus tard contre les anglais qui ne veulent pas le laisser s'étendre. 

    Plus tard, la tension entre le droit à l'autodétermination et la défense de l'intégrité territoriale est déformé par question de l'esclavage. Le principe de subsidiarité inscrit dans les textes est ignore pour centraliser et concentrer les pouvoirs dans l'Etat fédéral .

    Le surplus budgetaire permet a l'Etat de s'offrir sans efforts les meilleures armes. Quelques politiciens se plaignent de budget d'armement pour des raisons "métaphysiques" d'honneur, puis de guerres pour des "valeurs chimériques", mais la majorite des politiciens embrassent avec opportunisme toute occasion d'augmenter le budget qu'ils controlent. Les tendances belliqueuses des Etats-Unis apparaissent déja avec la paix de 1815 et se renforcent en 1880 avec la fin des guerres indiennes. 

    Contrairement a un livre d'histoire classique Kagan ne s'embarasse pas trop de la chronologie. Il se concentre sur la politique exterieure des Etats-Unis. Selon lui, la puissance et l'unilatéralisme des Etats-Unis, et sa capacité à imposer une ordre international libéral, et non réaliste, font parti du symbole légitimateur du pays.


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