La Théorie des Choix Publics selon J Buchanan

La théorie des choix publics a été développée aux États-Unis en 1962 par J Buchanan. Son but est d'expliquer le mécanisme de cliquet de l'augmentation de la dépense publique dans les démocraties.
James M Buchanan

Les dysfonctionnements mis en évidence peuvent porter les dépenses au delà de l'optimum social. Comme les libéraux pensent que ce seuil est vite dépassé tandis que les socialistes estiment que l'on est toujours en deçà de ce seuil, cette théorie est souvent reprise par les libéraux.

Il ne faut pas la confondre avec la théorie du choix social qui s'intéresse à des questions d'évaluation des choix collectifs et des procédures de choix.


source: Insee

Qui décide de ce que fait l'État et dans quel but ?


La relation principal-agent est au cœur de la gestion des affaires de la nation. Le comportement des hommes politiques et des fonctionnaires peut être vu comme celui d'agents rationnels individualistes.

Selon cette théorie, ce n'est pas le candidat prônant la meilleure politique qui sera élu, et mais celui qui saura mobiliser l'électorat quels qu'en soient les moyens. De même, ce n'est pas le fonctionnaire le plus efficace qui deviendra le plus influent, mais celui qui obtiendra le budget le plus important et les prérogatives les plus exorbitantes pour son administration.

L'école de la Liberté


Voici une série de vidéos de François Facchini présentant la théorie du choix public intitulée  Pourquoi l'État croit-il ? Cette série libérale présente les thèmes suivants :
  • coalition des pauvres contre les riches
  • dictature de l'électeur médian
  • impact de la mondialisation sur les dépenses publiques
  • groupes de pression
  • hommes politiques et bureaucrates
  • dépense publique et recherche de rente
  • l'illusion fiscale
  • les cycles politico-économiques
  • réponses constitutionnelles
  • les juges
  • fédéralisme budgétaire

La théorie du choix public pousse en général a revoir à la baisse la taille de l'État. Nous revoyons maintenant deux cas contradictoires où les choix publics sont clairement moins bon ou meilleurs que les choix privés.


Moins d'État pour plus de retraites


Un bon exemple est le choix du financement des retraites par répartition au lieu de capitalisation. Il conduit au triplement en 70 ans du coût des retraites, représentant maintenant 27 % des revenus français au lieu de 10 % pour les autres pays.

Ce surcoût est le pire obstacle à la compétitivité des Français. Aucune entreprise ne pourrait supporter un tel coût, mais par choix public, il a été socialisé sur l'ensemble des salariés du pays.

Au lieu de le remettre en question, il a été étendu à l'ensemble des revenus des Français par la création de la CSG quand cela s'est avéré insuffisant.


Plus d'État pour une meilleure assurance maladie


La réduction des services publics ce n'est pas une panacée : la socialisation de l'assurance maladie au Royaume-Uni a permis d'améliorer la santé publique à un coût de 5% du PIB, et 10% pour la France alors qu'il est de 17 % États-Unis, pays où le PIB par habitant est pourtant bien supérieur.

La négociation du tarif de remboursement des soins et médicaments est bien mieux faite par un organisme centralisé que par un patient qui a besoin de soins.

Les pays tels Singapour qui établissent un système social tardivement ont l'avantage de pouvoir comparer différents exemples et copier ceux qui fonctionnent le mieux. Cependant, comme l'expliquent les économistes du développement, la mise en place d'un système efficace requiert avant tout une volonté d'efficacité des agents de l'Etat. Ce n'est pas un problème de connaissances mais d'alignement des intérêts.

Une théorie pertinente mais invisible dans le débat public

Cette question devient d'autant plus pertinente que le poids de l'État sur la nation augmente.

Malgré des dépenses publique qui ont augmentées de 11 % à 60 % en 100 ans et des services publics qui laissent toujours à désirer, il n'est pas question dans le débat politique de réduire le poids de l'État . L'opinion semble être polarisée selon deux lignes d'action publique :
  1. éliminer l'immigration, sur-consommatrice de services sociaux et source de violences criminelles
  2. exproprier les riches, parasites oiseux et ennemis de classe du peuple au nom de la justice sociale
Dans les deux cas, le politicien prône une augmentation des prérogatives de l'État sur les autres (les immigrés, les riches) afin de résoudre les problèmes de l'électeur médian.

Un politicien qui laisserait entendre que les choix publics sont la source de problèmes commettrait une mise en abyme digne d'une tragédie baroque. Les politiciens, dans leurs péroraisons, s'en tiennent aux règles du théâtre classique.



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