Les histoires politiques de la France catholique et du monde anglo-saxon protestant (principalement l’Angleterre/Grande-Bretagne, avec des références aux États-Unis après 1776) offrent une étude fascinante des courants communs et des divergences marquées. Les deux régions ont surfé sur les vagues de la philosophie des Lumières, de la révolution industrielle et des réformes démocratiques modernes, mais leurs trajectoires ont radicalement divergé en raison de fondations religieuses, de philosophies de gouvernance et de luttes sociales distinctes. L’absolutisme catholique de la France a affronté son républicanisme séculier révolutionnaire, tandis que le protestantisme anglo-saxon a favorisé une voie plus graduelle et conciliatrice. Ce blog explore la chronologie de leur évolution politique et institutionnelle, mettant en lumière les parallèles (modernisation partagée) et les divergences (réformisme anticlérical français vs continuité anglo-saxonne), en s’appuyant sur des documents historiques pour plus de profondeur.
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Jean-Baptiste Colbert, centralisateur |
XVIe–XVIIe siècles : Fondations de la gouvernance et de la religion
Cette période pose les bases des divergences, la France adoptant l’absolutisme catholique et l’Angleterre pionnière d’une gouvernance basée sur le consentement.
1534 (Angleterre) : L’Acte de Suprématie établit l’Église d’Angleterre sous Henri VIII, liant le protestantisme à l’État mais sous la supervision parlementaire. L’Église devient un outil politiquement neutre, évitant les conflits qui marqueront le catholicisme gallican en France.
1540 (Global/France) : L’Ordre des Jésuites, fondé par Ignace de Loyola, obtient la reconnaissance papale et devient un pilier de la Contre-Réforme catholique. En France, les Jésuites établissent des collèges (ex. : Collège de Clermont en 1563, plus tard Louis-le-Grand), s’alignant sur l’absolutisme royal sous Henri IV (1604).
1642–1651 (Angleterre) : La guerre civile anglaise aboutit à l’exécution de Charles Ier (1649) et à une brève république sous Cromwell, défiant la monarchie de droit divin. Parallèle : Les deux régions connaissent une résistance précoce à la règle absolue, nourrissant les idées des Lumières sur la gouvernance par consentement.
1660 (Angleterre) : Restauration de la monarchie sous Charles II, mais avec un Parlement renforcé, équilibrant le pouvoir royal.
1685 (France) : Révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV, imposant l’uniformité catholique et renforçant l’absolutisme de droit divin. L’Église gallicane, contrôlée par l’État, devient un symbole de l’Ancien Régime, alimentant plus tard l’anticléricalisme.
1688 (Angleterre) : La Glorieuse Révolution chasse Jacques II, établissant une monarchie constitutionnelle via la Déclaration des droits (1689). La gouvernance par le « consentement des gouvernés » (selon Locke) s’enracine, poussant la France à renforcer son absolutisme pour contrer le modèle anglais, politisant son Église.
Fin XVIIe (France) : Les collèges jésuites prospèrent (40 000 élèves en 1750), formant les élites et soutenant l’orthodoxie royale contre les jansénistes (fermeture de Port-Royal en 1660).
Parallèle : Les guerres religieuses (guerre civile anglaise, guerres de religion françaises) suscitent un scepticisme précoce, posant les graines des Lumières.
Divergence : Le système parlementaire anglais contraste avec l’absolutisme centralisé français, liant le catholicisme à la monarchie en France.
XVIIIe siècle : Lumières et ruptures révolutionnaires
Les idées des Lumières se propagent de part et d’autre, mais les révolutions soulignent des contrastes marqués : anticléricalisme radical français vs gradualisme anglo-saxon.
1717 (Angleterre) : La Grande Loge de Londres fonde la franc-maçonnerie moderne, déiste et apolitique, compatible avec l’anglicanisme. Elle reste une institution conservatrice et élitiste.
1725–1738 (France) : La franc-maçonnerie arrive mais devient radicale sous l’influence des Lumières, devenant un foyer de libre-pensée anticléricale, s’opposant au monopole catholique.
1738 (Global/France) : La bulle papale In eminenti condamne la franc-maçonnerie, renforçant son attrait pour les anticléricaux français.
1750–1780 (Les deux) : Parallèle : Les philosophes des Lumières (Voltaire, Rousseau en France ; Locke, Hume en Grande-Bretagne) échangent des idées sur les droits et la raison, façonnant la pensée politique moderne.
1762–1764 (France) : Le Parlement de Paris expulse les Jésuites, accusés d’ultramontanisme ; Louis XV les interdit à l’échelle nationale, confisquant 105 collèges. Cela marque une montée anticléricale pré-révolutionnaire.
1773 (Global) : Suppression papale des Jésuites dans le monde entier.
1776 (États-Unis/Anglo-Saxon) : La Révolution américaine et la Déclaration d’Indépendance renforcent la gouvernance basée sur le consentement. Parallèle : Inspire les révolutionnaires français (ex. : Lafayette), en phase avec les tensions pré-1789.
1789–1799 (France) : La Révolution française abolit les privilèges et publie la Déclaration des droits (1789), mais devient violemment anticléricale (1790 Constitution civile du clergé, 1792–1799 déchristianisation). Les historiens comme Tocqueville jugent 1789 positif mais la Terreur (1793–1794) comme une dégénérescence ; les marxistes (Jaurès, Soboul) la défendent comme une lutte des classes.
Fin XVIIIe (Grande-Bretagne) : Pas de révolution ; des réformes graduelles accompagnent les débuts de l’industrialisation. La franc-maçonnerie reste fidèle à la Couronne, et l’Église reste neutre.
Parallèle : Les idées des Lumières et révolutionnaires (échanges États-Unis/France) stimulent l’innovation politique.
Divergence : La révolution radicale et anticléricale française contraste avec les réformes évolutives anglo-saxonnes, enracinant le républicanisme séculier.
XIXe siècle : Industrialisation, suffrage et luttes séculières
Les réformes industrielles et sociales s’alignent, mais la sécularisation militante française contraste avec l’intégration religieuse anglo-saxonne.
1801–1802 (France) : Le Concordat de Napoléon restaure le catholicisme sous contrôle étatique ; les Jésuites reviennent (1814) mais font face à des restrictions (1828 Loi Martignac).
Début XIXe (Les deux) : Parallèle : La Révolution industrielle (Grande-Bretagne ~1760–1840, France ~1815–1860) entraîne la production de masse et l’urbanisation, favorisant le socialisme (Owen au Royaume-Uni, Fourier en France).
1832 (Grande-Bretagne) : Le Reform Act élargit le suffrage, marquant une démocratisation graduelle.
1848 (Les deux) : Parallèle : Révolutions et agitations ; la France adopte brièvement le suffrage universel masculin, tandis que les Chartistes britanniques poussent pour des réformes similaires.
1850 (France) : La Loi Falloux autorise l’enseignement congréganiste, bénéficiant aux Jésuites, mais la réaction anticléricale s’intensifie.
1870–1904 (France) : Offensive laïque de la Troisième République : le Grand Orient de France abandonne la référence au « Grand Architecte » (1877), marquant un sécularisme militant ; les Lois Ferry (1882) imposent une éducation gratuite et laïque ; la Loi sur les associations (1901) dissout les congrégations non autorisées ; interdiction de l’enseignement congréganiste en 1904.
1870–1900 (Grande-Bretagne) : Élargissement progressif du suffrage (1867, 1884 Acts) ; l’Église anglicane s’intègre sans conflit. La franc-maçonnerie reste conservatrice et religieuse.
Fin XIXe (Les deux) : Parallèle : Émergence du progressisme et du socialisme (Fabians au Royaume-Uni, Jaurès en France), ainsi que des premières idées de protection sociale.
Parallèle : L’industrialisation et l’élargissement du suffrage façonnent les États modernes.
Divergence : La laïcité anticléricale française (franc-maçonnerie, lois anti-Jésuites) contre l’intégration religieuse anglo-saxonne rend la France plus radicalement réformiste.
XXe–XXIe siècles : État-providence, démocratie et tensions persistantes
Le suffrage universel et les États-providence convergent, mais l’héritage anticlérical français façonne les débats en cours.
1905 (France) : La Loi de séparation des Églises et de l’État couronne l’anticléricalisme révolutionnaire ; les Jésuites et les catholiques s’adaptent via des écoles privées sous contrôle étatique.
1918–1928 (Les deux) : Parallèle : Suffrage universel (Royaume-Uni 1918/1928, France 1944 pour les femmes, plus tôt pour les hommes).
1921 (France) : Restauration des relations avec le Vatican après la Première Guerre mondiale, apaisant les tensions.
1930–1940 (Les deux) : Parallèle : Émergence des États-providence (Rapport Beveridge au Royaume-Uni 1942, sécurité sociale française 1945) ; le socialisme se renforce (Labour au Royaume-Uni, Front populaire en France).
1940–1944 (France) : Le régime de Vichy relance brièvement l’enseignement congréganiste, annulé après-guerre.
1959 (France) : La Loi Debré finance les écoles catholiques sous contrat, équilibrant laïcité et compromis.
1984 (France) : Les manifestations forcent l’abandon du projet Savary de nationalisation des écoles catholiques.
Après 1945 (Grande-Bretagne/États-Unis) : Expansion de l’État-providence (NHS au Royaume-Uni 1948) ; l’Église reste politiquement neutre, la franc-maçonnerie conservatrice.
2000–2020 (Les deux) : Parallèle : Débats sur l’expansion de l’État-providence et le progressisme (ex. : essais de revenu universel).
2004–2021 (France) : Lois sur les signes religieux (interdiction du voile en 2004) et contre le séparatisme (2021) renforcent les contrôles laïques, reflétant un anticléricalisme persistant.
XXIe siècle (Anglo-Saxon) : Le multiculturalisme intègre la religion, contrastant avec la laïcité française.
Parallèle : Suffrage universel et développement de l’État-providence.
Divergence : La laïcité anticléricale persistante de la France contre la neutralité religieuse anglo-saxonne renforce l’élan réformiste français.
La fiscalité comme clef de lecture
En Angleterre, sous l’Ancien Régime et particulièrement après la Glorieuse Révolution (1688), les nobles et le clergé étaient généralement soumis aux mêmes impôts que le reste de la population, y compris le tiers état (commoners), contrairement à la France où les nobles et le clergé bénéficiaient de privilèges fiscaux importants. Cette différence est cruciale pour comprendre les divergences entre les systèmes politiques et fiscaux français et anglo-saxons.
Situation en Angleterre : une fiscalité plus égalitaire
En Angleterre, le système fiscal était moins marqué par des exemptions de classe que celui de la France, en raison de la structure politique parlementaire et de l’absence d’un absolutisme comparable. Voici les points clés :
- Contexte politique et rôle du Parlement :
- Après la Glorieuse Révolution (1688) et la Déclaration des droits (1689), le Parlement anglais, dominé par la gentry (équivalent partiel de la noblesse) et les élites locales, contrôlait la levée des impôts. Ce système de gouvernance par consentement impliquait que les impôts s’appliquaient largement à toutes les classes, y compris les nobles et le clergé anglican.
- Contrairement à la France, il n’existait pas en Angleterre de distinction juridique formelle entre des « ordres » (noblesse, clergé, tiers état) avec des privilèges fiscaux systématiques. Les nobles anglais (lords et gentry) et le clergé anglican étaient intégrés dans une structure sociale plus fluide.
- Impôts principaux et application :
- Land Tax (1692) : Cet impôt foncier, instauré pour financer les guerres (notamment contre la France), touchait tous les propriétaires terriens, y compris les nobles et le clergé. La gentry, qui possédait une grande partie des terres, contribuait significativement à cet impôt. Il était perçu localement par des commissaires, souvent issus des élites elles-mêmes, mais sans exemptions systématiques basées sur le statut social.
- Hearth Tax (1662–1689) : Cet impôt sur les cheminées s’appliquait à tous les foyers, sans distinction de classe. Bien que les plus pauvres pouvaient parfois bénéficier d’exemptions, les nobles et le clergé n’étaient pas systématiquement exonérés.
- Excises et douanes : Les impôts indirects (sur les biens de consommation, comme la bière ou le tabac) étaient universels, touchant toutes les classes, y compris les nobles et le clergé, lorsqu’ils consommaient ces produits.
- Rôle du clergé anglican :
- L’Église anglicane, en tant qu’Église d’État, était intégrée au système politique et fiscal. Les évêques et le clergé payaient des impôts fonciers sur leurs terres et n’avaient pas d’exemptions systématiques comme en France. Par exemple, les dîmes (taxes ecclésiastiques) étaient perçues par le clergé, mais celui-ci contribuait également aux impôts royaux via ses propriétés.
- Limites à l’égalité fiscale :
- Bien que les nobles et le clergé anglais ne bénéficiaient pas d’exemptions systématiques, leur influence au Parlement leur permettait de limiter la charge fiscale globale ou d’orienter les impôts vers des formes moins contraignantes pour eux (ex. : privilégier les taxes indirectes sur les biens de consommation, qui pesaient plus lourdement sur les classes populaires).
- La collecte restait décentralisée, confiée à des élites locales (souvent nobles ou gentry), ce qui contrastait avec la centralisation française sous Louis XIV.
Conclusion pour l’Angleterre : Les nobles et le clergé anglais étaient soumis aux mêmes impôts que le reste de la population, notamment la Land Tax et les taxes indirectes, sans privilèges fiscaux généralisés. Le contrôle parlementaire et l’absence de divisions rigides entre ordres favorisaient une fiscalité plus égalitaire, bien que les élites conservaient une influence sur la législation fiscale.
Situation en France : privilèges de la noblesse et du clergé
En France, sous l’Ancien Régime, le système fiscal était profondément inégalitaire, avec des exemptions explicites pour la noblesse et le clergé, ce qui a alimenté les tensions sociales menant à la Révolution française.
- Privilèges fiscaux :
- Noblesse (deuxième état) : Les nobles étaient largement exemptés de la taille, principal impôt direct, perçue sur la terre ou le revenu. Cette exemption était justifiée par leur rôle supposé dans la défense du royaume, bien que beaucoup ne remplissent plus cette fonction sous Louis XIV.
- Clergé (premier état) : Le clergé catholique, représentant environ 1 % de la population, était également exempté de la taille et de nombreux autres impôts. Au lieu de cela, il versait un don gratuit, une contribution volontaire négociée avec la monarchie, bien inférieure à ce qu’il aurait payé en impôts réguliers.
- Tiers état : Représentant environ 98 % de la population (paysans, bourgeois, artisans), il supportait l’essentiel des impôts directs (taille, capitation) et indirects (gabelle sur le sel, aides sur les marchandises).
- Réformes et résistances :
- Sous Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert a tenté d’introduire des impôts plus universels, comme la capitation (1695) et le dixième (1710), censés toucher tous les ordres. Cependant, les nobles et le clergé obtenaient souvent des exemptions ou des réductions via leur influence dans les parlements ou grâce à des privilèges locaux.
- Sous Louis XV et Louis XVI, le vingtième (1749–1751, prolongé ensuite) visait à taxer tous les revenus, mais les résistances des parlements (dominés par la noblesse) et du clergé ont limité son application. Ces échecs ont renforcé l’image d’un système fiscal protégeant les privilégiés.
- Conséquences :
- Cette inégalité fiscale, où le tiers état portait le poids des impôts, a alimenté le ressentiment populaire. Gustave Le Bon, dans La Révolution française et la psychologie des révolutions, décrit cette situation comme un facteur clé de la Révolution, les « foules » étant poussées par des injustices perçues.
- En 1789, l’abolition des privilèges (4 août) et la suppression des exemptions fiscales marquent une rupture radicale, avec la création de taxes uniformes comme la contribution foncière.
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Si Colbert impose en 1664 une norme comptable en Livre Tournois La noblesse et le clerge restent pourtant exemptes. |
Comparaison des fiscalités: le révélateur de privileges exorbitants
- Angleterre : Les nobles et le clergé anglican étaient soumis aux mêmes impôts que les commoners (Land Tax, excises), sans exemptions systématiques basées sur le statut social. Le contrôle parlementaire post-1688 garantissait une fiscalité plus équitable, bien que les élites influençaient les lois fiscales. Cela reflète la gouvernance par consentement, moins centralisée.
- France : Les nobles et le clergé étaient largement exemptés des impôts directs, laissant le tiers état supporter le fardeau fiscal. Cette inégalité, renforcée par la centralisation sous Louis XIV (années 1660–1670, réformes de Colbert) est un catalyseur de la Révolution.
- Impact : contrairement à la décentralisation anglaise, la centralisation en France a cristallisé les inégalités fiscales, alimentant la colère du tiers état. Cette divergence fiscale explique en partie pourquoi la France a développé un républicanisme anticlérical radical, tandis que l’Angleterre a maintenu une continuité institutionnelle.
Conclusion : Deux modèles de modernité, entre héritage et convergence
L’histoire politique comparée de la France catholique et du monde anglo-saxon protestant révèle une dialectique fascinante : des idéaux communs (Lumières, démocratie, industrialisation) interprétés à travers des prismes religieux et institutionnels radicalement opposés. La France, marquée par l’absolutisme de droit divin et une Église gallicane instrumentalisée, a produit une rupture révolutionnaire et une laïcité militante. Les pays anglo-saxons, portés par une gouvernance parlementaire précoce et un protestantisme intégré, ont privilégié la réforme graduelle.
La fiscalité illustre cette divergence : en Angleterre, l’absence de privilèges systématiques pour les élites a consolidé un contrat social fondé sur la responsabilité partagée, tandis qu’en France, les exemptions de la noblesse et du clergé ont alimenté un ressentiment populaire, cristallisé en 1789. Cette fracture historique éclaire des dynamiques contemporaines : la méfiance française envers les corps intermédiaires (syndicats, institutions religieuses) s’oppose au pragmatisme anglo-saxon, où la religion reste un marqueur culturel apolitique.
Aujourd’hui, malgré la globalisation, ces modèles peinent à converger. La France défend une laïcité intransigeante face au multiculturalisme anglo-saxon, et son État-providence garde la trace de son centralisme jacobin. Pourtant, des défis communs (crises démocratiques, inégalités) pourraient-ils estomper ces divergences ? L’histoire suggère que les nations n’oublient pas leurs origines – mais elle montre aussi leur capacité à réinventer leurs traditions.
Ultime question : La France saura-t-elle concilier son héritage réformiste avec les exigences d’une société pluraliste, tandis que le monde anglo-saxon réinterrogera son équilibre entre liberté individuelle et cohésion collective ? Le dialogue entre ces deux modernités reste ouvert, et son issue, aussi passionnante qu’imprévisible, écrit toujours l’histoire.