Bernard de Mandeville est un philosophe, économiste et satiriste anglo-néerlandais (1670-1733). Il publie la Fable des Abeilles en 1705 peu après la création de la banque d'Angleterre, au début du siècle qui allait bientôt voir le papier monnaie du système de Mr Law.
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Bernard de Mandeville, credit: wikicommons |
La Fable des Abeilles
Le poème décrit une ruche d'abeilles qui prospère grâce à l'égoïsme, à la vanité, à la cupidité et à d'autres vices de ses membres. Chaque abeille, en poursuivant ses intérêts personnels, contribue involontairement au bien-être collectif de la ruche. Par exemple, les abeilles vaniteuses dépensent de l'argent pour des biens de luxe, ce qui stimule l'économie. Les avocats et les politiciens, bien que motivés par l'ambition et la corruption, maintiennent l'ordre et la structure sociale.
Cependant, un jour, les abeilles décident de devenir vertueuses et de renoncer à leurs vices. Elles adoptent l'honnêteté, la modestie et l'altruisme. Paradoxalement, cette transformation morale entraîne la ruine de la ruche. Sans la consommation de luxe, les industries s'effondrent, le chômage augmente et la prospérité disparaît. La ruche devient pauvre et faible.
Thèmes principaux :
- Le paradoxe des vices : Mandeville soutient que les vices individuels, comme l'égoïsme et la cupidité, peuvent avoir des effets bénéfiques sur la société dans son ensemble. Ces comportements stimulent l'économie et favorisent le progrès.
- La critique de la vertu absolue : Il remet en question l'idée que la vertu morale pure est toujours bénéfique. Selon lui, une société entièrement vertueuse pourrait être économiquement stagnante.
- L'importance de la consommation : Mandeville met en avant l'idée que la consommation de biens, même superflus, est essentielle pour maintenir une économie dynamique.
Conclusion
Mandeville est peut-être un précurseur de Keynes, dans son célèbre article contre l'austérité et pour la relance en cas de récession ou de dépression.
Mandeville avait aussi suggéré que les pauvres ne doivent surtout pas s'enrichir, sans quoi ils cesseraient de travailler. Il convient donc que tous dépensent et s'endettent si besoin est pour stimuler l'économie.